Mémoires du Grand Automne de Stéphane Arnier est une pentalogie de fantasy en cours d’écriture. Le premier tome, Le déni du maître-sève a remporté le Premier Prix du concours « Osez la publication ! » organisé par Librinova et DraftQuest en Juillet 2015. C’est un livre autoédité, mais, croyez-moi, il n’a rien à envier aux autres romans de fantasy. Pour ma part, j’ai eu l’honneur d’avoir été une des bêta-lectrices de ce roman, et je ne suis pas peu fière de voir à quel point il a évolué pour arriver à ce produit fini. Ah, alors, c’est de la pub cette critique? Non, pas du tout. Tout comme pour les autres livres, je me promets d’être objective, et de mettre en évidence aussi bien ses qualités que ses défauts (même ceux que je n’ai pas pu voir lors de la bêta-lecture).
Quatrième de couverture
Dans l’Arbre-Mère d’Alkü, c’est l’effervescence. La saison des naissances est sur le point de commencer, et cette cueillette s’annonce exceptionnelle : dans son bourgeon, l’un des bébés à naître semble disposer d’un pouvoir hors du commun ! Le Maître-sève Nikodemus Saule ne le sait pas encore, mais cet événement va marquer le début du Grand Automne…
Mon impression
Cela fait plaisir de voir de la fantasy sans aucun Elfe, Nain et interminables dragons et pouvoirs magiques (en gros de pâles copies du Seigneur des Anneaux). Le déni du Maître-Sève nous dépeint un monde et des concepts fort originaux, tout en étant inspiré du folklore occidental (avec un soupçon de Miyazaki ? ). J’apprécie particulièrement le choix des noms des peuples et des personnages : ils sont tellement évocateurs qu’on retient en un coup l’essence de leurs caractères.
D’ailleurs, ces personnages sont bien loin des héros et anti-héros de la fantasy épique. Nikodemus Saule, par exemple, n’est qu’un homme normal, pas plus fort, plus doué ou plus courageux que la moyenne. Il est attaché à sa femme, à sa fille et mène une vie simple. Enfin, presque simple, vu qu’il est quand même le maître-sève de son peuple, les Alkayas. Mais, par dessus-tout, il est très attaché à ses habitudes. Trop, même : il ne veut pas quitter sa position, il ne veut pas que sa fille devienne adulte et le quitte. Enfin, il ne veut surtout pas que sa femme meure (de vieillesse), au point de vivre dans le déni (le titre du tome !), jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Car le thème de ce roman est bien l’acceptation de la mort et du caractère éphémère des choses. Rien n’est permanent, et trop s’attacher à ses acquis sans se préparer à l’inéluctable peut mener à pire que la mort.
L’intrigue me semble assez bien menée. Le début est assez dense, avec beaucoup de descriptions qui rendent difficile la lecture. Mais, passé ces premières pages et après la présentation des énigmes, on plonge d’un coup en plein cœur de l’histoire, celle d’un peuple encore inconscient d’un événement qui va marquer son destin. Néanmoins, on peut déplorer des longueurs à certains endroits, des lourdeurs stylistiques dans d’autres, et une difficulté par moment à manier l’implicite. Ces éléments m’ont peut-être empêché d’entrer dans l’état « d’émerveillement », propre aux littératures de l’imaginaire. Malgré tout, ces défauts, en majorité des erreurs de premier roman, n’occultent aucunement les aspects positifs de cette œuvre, et une scène très émouvante à la fin rattrape tout.
En conclusion, ce premier tome de Mémoires du Grand Automne est une œuvre de fantasy plaisante et originale pour jeunes et moins jeunes. Et n’ayez pas peur de le lire, simplement parce qu’il est autoédité. Tentez le coup. Pour ma part, je suis curieuse de voir ce que vont donner les tomes suivants.
« Mémoires du Grand Automne – Le déni du maître sève » de Stéphane Arnier,
Publié en version brochée chez Bookelis et en version ebook chez Librinova.
ISBN : 979-10-227-2131-8
478 p.
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