La genèse du roman Seul sur Mars (The Martian), écrit par Andy Weir, est un « conte de fée » dans le monde de l’autoédition. En effet, après avoir essuyé des refus de plusieurs éditeurs, ce programmeur, fils d’un physicien des particules et passionné de l’espace, a décidé de publier son roman sous forme de feuilletons sur le web. Le succès est au rendez-vous, attirant un noyau de fans qui le supplient de l’auto-éditer sur Amazon. Il a suffi d’un peu de temps avant qu’il ne reçoive la proposition d’un éditeur puis, plus tard, celle de Hollywood pour l’adapter en film.
Mais qu’est-ce qui rend ce roman si intéressant ? On a vanté le réalisme rigueur scientifique de l’histoire, et aussi le fait qu’il ne soit pas ennuyant à lire. Mais, avant toute chose, ce roman se passe sur Mars, et Mars est ma planète préférée (après la Terre bien sûr). Donc, moi, toute curieuse et amatrice de science-fiction, je me suis procurée du livre, en version originale (pas d’inquiétudes pour les francophones : il y a bien sûr une version française).
Quatrième de couverture
Mark Watney est l’un des premiers humains à poser le pied sur Mars. Il pourrait bien être le premier à y mourir.
Lorsqu’une tempête de sable mortelle force ses coéquipiers à évacuer la planète, Mark se retrouve seul et sans ressources, irrémédiablement coupé de toute communication avec la Terre. Pourtant Mark n’est pas prêt à baisser les bras. Ingénieux, habile de ses mains et terriblement têtu, il affronte un par un des problèmes en apparence insurmontables. Isolé et aux abois, parviendra-t-il à défier le sort ? Le compte à rebours a déjà commencé…
Mon impression
En une phrase : Seul sur Mars a un air de « Il faut sauver le soldat Ryan » combiné avec un soupçon de McGyver et de hard science-fiction planétaire. Eh oui ! Comme auteur américain, Andy Weir n’a pas pu passer à côté de l’archétype du héros yankee, optimiste, plein de ressources qui fonce sans ciller face à l’adversité. Et, bien sûr, le monde entier met la main à la patte pour le sauver, parce que tout le monde est gentil, que l’humanité est solidaire, et qu’elle va faire tout son possible pour secourir une seule et unique personne (qu’on aurait très bien pu laisser tomber, rationnellement parlant). Voilà des ficelles narratives dignes de Hollywood, que l’on pourrait, comme moi, trouver éculées, voire lassantes.
Mais si on laisse de côté cet aspect – car on peut très bien le laisser de côté, on se retrouve plongé dans un thriller passionnant, avec ses défauts (personnages à deux dimensions, style plat…) mais aussi ses qualités : plein d’actions, d’énigmes, de retournements de situations qui nous tiennent en haleine jusqu’à la fin du roman. Un genre de thriller surtout intéressant pour les ingénieurs, d’autant plus que le réalisme et la rigueur scientifiques sont présents, et que les technologies utilisées sont vraiment très proches de ce que la NASA est aujourd’hui capable de faire. Bonus pour l’humour caustique du personnage principal, même si elle peut agacer certains. J’ai cependant trouvé quelques longueurs à certains endroits, la « faute » probablement au style « journal de bord » dans la plus grande partie de l’histoire. De même, bien que ce soit un roman de science-fiction, l’aspect merveilleux et étonnement (le sense of wonder en anglais) ne semble pas être au rendez-vous. C’est peut-être parce qu’on se focalise bien plus sur l’aspect technologique que sur la science fondamentale.
Quoi qu’il en soit, lire Seul Sur Mars d’Andy Weir a été un excellent moment de lecture que je vous conseille, particulièrement si vous êtes passionné de sciences et de technologies spatiales.